La caravelle diffusion, production internationale (DPI) est une compagnie NATIONALE de création conventionnée pour trois ans (2016, 2017, 2018) par le ministère de la culture et de la communication. Créée en janvier 2009, par José PLIYA, auteur et metteur en scène et Danielle VENDÉ, collaboratrice artistique, elle est installée à Marseille.
« J’entends y poursuivre la réalisation d’un théâtre de « la complexité » fruit de mon parcours de vie et de mon rapport singulier au langage. Fils de dramaturge, d’origine béninoise et de nationalité française, ma langue première a été celle de l’exil. J’ai passé mon enfance et une partie de ma jeunesse dans l’entre deux, dans l’entre multiple au carrefour de langues et de cultures diverses : africaines, européennes et plus tard dans ma vie professionnelle, anglo saxones, sud américaines, caribéennes…
Fort de ce brassage et pour paraphraser, Derek Walcott, j’ai pour habitude de dire que « soit je ne suis personne, soit je suis un théâtre. »
C’est pour rendre compte de cette complexité du monde que j’ai commencé à écrire.
Dans le complexe de Thénardier la Mère sauve la jeune Vido du génocide pour pouvoir mieux en faire son esclave domestique.
Dans Une famille ordinaire c’est Oskar, le père allemand qui, pour que son fils Julius soit fier de lui, veut tuer la petite voisine, Sarah.
Dans Nous étions assis sur le rivage du monde c’est un homme qui refuse à une femme le droit de marcher sur la plage de son enfance parce qu’elle n’a pas la bonne couleur de peau…
Le théâtre que je fais et que j’entends poursuivre, creuse la même question : comment traduire sur scène la complexité des rapports entre les êtres ? La question se pose dans la famille, entre homme et femme, entre vivants et morts.
Pour exprimer cette complexité, je m’appuie sur un pilier séminal : le poétique.
- Poétique de l’écriture, où le maître mot est l’invention d’une langue.
- Poétique des actrices et des acteurs que j’engage pour sur un critère : leur capacité à rendre concrets le mystère et l’opaque du langage.
- Poétique de mes plateaux où se croisent les formes nouvelles et anciennes, le luth et l’électronique.
Je suis avant tout auteur. Je pars à la rencontre des gens. Je veux les écouter me raconter qui ils sont, d’où ils viennent, comment ils vivent leur complexité au monde.
Le metteur en scène convoque des corps, des langues, des accents, des peaux, des voix, des musicalités singulières.
Le citoyen rassemble autour de fables et de récits d’autres gens, qu’on appelle les spectateurs, pour continuer par le théâtre à faire exister cette utopie complexe du vivre ensemble. »